La sonde InSight de la Nasa tente une descente à haut risque sur Mars

Soha Gafaar Mardi 27 Novembre 2018-13:12:52 Sciences et Médecine
La sonde Insight posant sur Mars le 26 novembre 2018
La sonde Insight posant sur Mars le 26 novembre 2018

Sept ans de travail, sept mois de voyage dans l'espace et sept minutes d'angoisse: la sonde américaine InSight allait enfin toucher hier lundi la surface de la planète Mars à l'issue d'une descente à haut risque.

Et les ingénieurs de la Nasa qui suivaient l'opération depuis la Terre ne pouvaient rien faire d'autre que croiser les doigts: de l'entrée dans l'atmosphère martienne et ses tempêtes de poussière jusqu'au contact des pieds avec la roche, tout a été pré-programmé plusieurs heures à l'avance.

Plus cruel encore, le signal libérateur indiquant qu'InSight est sain et sauf allait mettre huit minutes à parvenir au centre de contrôle de la mission, situé au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena (Californie)...

"Avec Mars, rien n'est jamais acquis. Mars est difficile", résumait encore dimanche Thomas Zurbuchen, chef du directorat scientifique de la Nasa, l'agence spatiale américaine qui a approuvé cette mission de près d'un milliard de dollars qui doit étudier les entrailles de la planète rouge.

C'est la première fois depuis 2012 qu'un engin tente de se poser sur Mars, depuis le véhicule Curiosity de la Nasa, le seul encore actif sur cette planète voisine de notre Terre. Seuls les Etats-Unis ont réussi à y poser des robots. L'URSS a écrasé plusieurs atterrisseurs, tout comme les Européens, tout récemment en 2016.

InSight devait aborder l'atmosphère de Mars à 19h47 GMT (11h47 heure de Californie), de manière très oblique pour éviter de voler en éclats.

Le seul frottement de l'atmosphère allait faire monter la température rapidement à 1.500°C mais elle n'avait rien à craindre, bien à l'abri d'un bouclier thermique renforcé.

La sonde allaient se déplacer alors à environ 20.000 km/h, soit trois à quatre fois plus qu'une balle de fusil, et devait viser un rectangle de 10 km sur 24 km. Rapporté à son point de départ sur Terre, à 480 millions de km de là, "c'est comme marquer un but à 130.000 km de distance", souligne la Nasa. Quatre minutes et une centaine de kilomètres plus bas, un parachute allait s'ouvrir automatiquement, freinant brutalement la descente. Puis, une fois largué le bouclier thermique, l'atterrisseur allait déployer ses trois jambes et le parachute allait se détacher.

"Nous serons en chute libre pendant un bref instant, ce qui est une pensée absolument terrifiante pour moi", a confié Tom Hoffman, chef du projet InSight pour la Nasa.

La sonde allait allumer bien vite ses 12 rétrofusées qui allaient ralentir à environ 8 km/h la descente de l'engin, qui ne pesait alors plus que 365 kg.

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